Abcès et fistule anale

Un abcès anal est une cavité remplie de pus située à proximité de l'anus entraînant de vives douleurs.

La cause la plus fréquente des abcès de l'anus est la fistule anale qui est une infection d'une glande du canal anal. Ces glandes peuvent s'infecter chez n'importe qui, sans raison. Les antibiotiques ont une efficacité insuffisante, le traitement passe par une intervention chirurgicale.

Principe

 

Évacuer le pus sous tension pour soulager la douleur et éviter la diffusion de l’infection, rechercher une fistule et la traiter.
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale. Elle consiste à réséquer une collerette de peau, ce qui permet d’ouvrir largement la poche de l’abcès afin d’éviter sa fermeture trop rapide, source de récidive. La plaie opératoire est donc laissée ouverte. S’il existe une fistule anale, rarement trouvée à la phase d’abcès, il est nécessaire de faire une section d’une partie du sphincter. L’importance de cette section est déterminante : lorsqu’elle est limitée, le traitement comporte alors une seule opération. Sinon plusieurs interventions sont nécessaires afin de sectionner le sphincter petit à petit, laissant un fil élastique de drainage. L’intervention chirurgicale est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale.

 

Résultats attendus

 

Dans l’ensemble, l’opération offre de bons résultats, il faut cependant s’armer de patience, car la cicatrisation peut durer des semaines, voire des mois et nécessiter des réinterventions. Lorsque le patient est atteint d’une affection inflammatoire intestinale (par exemple maladie de Crohn), il n’est pas certain d’obtenir une guérison même si l’intervention été pratiquée selon les règles de l’art.

 

Risques opératoires (liste non exhaustive)

 

Les complications précoces :

Des troubles urinaires précoces sont rares, traités médicalement et exceptionnellement par un sondage urinaire. Une constipation peut nécessiter une majoration du traitement laxatif ou un lavement évacuateur. Durant les 10 premiers jours, il existe un risque de saignement ou d’infection de la plaie qui requièrent rarement un geste chirurgical. Un retard de cicatrisation peut se produire dans certains cas.

Les complications tardives :

Des troubles de la continence anale peuvent survenir, surtout si coexistent d’autres facteurs de risque de l’incontinence tels que : diarrhée chronique, colopathie fonctionnelle, antécédent d’accouchement difficile, intervention proctologique préalable … Ces facteurs seront pris en compte par votre opérateur et peuvent justifier un traitement en plusieurs temps afin de limiter les risques d’altération de la continence. Les récidives sont généralement le fait des fistules « à trajets complexes » et peuvent nécessiter alors un nouveau geste chirurgical. Des replis de peau (marisque) et une cicatrisation disgracieuse sont parfois observés sans que l’on puisse parler de complication.

 

Hospitalisation

 

La durée d’hospitalisation est en moyenne comprise entre 1 et 3 jours. Les douleurs qui suivent l’intervention sont souvent modérées et rarement présentes plus de 10/15 jours. L’éventuelle présence d’un fil élastique ne majore pas la gêne, et ce fil doit être impérativement préservé. Cette cicatrisation demandera en moyenne entre 6 et 8 semaines. La gêne, parfois la douleur et surtout les suintements liés à la plaie chirurgicale avec la contrainte des pansements réguliers imposent un arrêt de travail qui varie habituellement entre 2 et 6 semaines. Le traitement en plusieurs temps nécessite 2 à 3 mois d’intervalle entre chaque intervention.

 

Suivi

 

Des soins locaux sont nécessaires et seront effectués selon leur complexité, soit par vous-même, soit par une infirmière qui pourra surveiller la qualité de la cicatrisation. Des rendez-vous itératifs aux soins externes seront prévus avec votre chirurgien afin de contrôler l’évolution de la cicatrisation et de procéder des resserrages du fil élastique jusqu’à cicatrisation complète.