Pancreatite aiguë

L’inflammation du pancréas entraine une autodigestion de la glande pancréatique par ses propres sucs pancréatiques. Ceci peut détruire tout ou partie du pancréas et éventuellement atteindre les organes adjacents (intestin, estomac, vaisseaux sanguins). La pancréatite peut être grave et parfois mortelle. La pancréatite peut évoluer de la forme aiguë à la forme chronique. La pancréatite chronique peut entraîner un diabète et une malnutrition, voire un cancer du pancréas.

Définition

La pancréatite est une inflammation de la glande pancréatique. Le pancréas est responsable d’une part d’une partie de la régulation de la glycémie avec notamment sa sécrétion d’insuline et d’autre part d’une partie de la digestion avec la sécrétion de du suc pancréatique qui rejoint les aliments au niveau du duodénum.

 

Causes

Les 2 causes principales sont les calculs biliaires et l’alcoolisme. D’autres causes sont plus anecdotiques comme une tumeur, l’hypertriglycéridémie, les virus, bactéries, parasites intestinaux, l’hypercalcémie, les causes médicamenteuses, pancréatite auto-immune, génétiques, iatrogène, malformation, traumatique ; enfin, 5 à 10 % des pancréatites n’ont pas de cause reconnue.

 

Complication : La pancréatite aiguë grave

Le plus souvent, la pancréatite aiguë évolue de façon favorable. Il s’agit alors d’une pancréatite bénigne (70 à 80%). La pancréatite aiguë grave (20 à 30 %) est grevée de complications :

Faux kyste ou pseudokyste pancréatique : L’inflammation du pancréas et des organes adjacents peut entraîner l’apparition de nécrose (tissus morts) qui s’organise en une poche que l’on appelle faux kyste. Les risques principaux du faux kyste sont leur propre évolution vers une infection, une compression des organes adjacents (d’où une jaunisse si une compression des canaux biliaires survient ou bien des vomissements et une dénutrition s’il s’agit d’une compression de l’estomac) ou une hémorragie.

Hémorragie : L’inflammation entraîne une altération des vaisseaux sanguins locaux ce qui peut entraîner une hémorragie parfois gravissime.

Syndrome de détresse respiratoire aiguë, insuffisance rénale aiguë et défaillance cardiovasculaire nécessitent une prise en charge en réanimation
La mortalité de la pancréatite aiguë grave est de 5 à 20%.

 

Diagnostic

Certains signes cliniques sont très évocateurs mais d’une manière générale, le diagnostic est posé par une simple prise de sang devant une douleur abdominale évocatrice. Une échographie et un scanner permettront de rechercher une cause biliaire ou tumorale et de faire le bilan de la gravité de la pancréatite.

 

Traitements

Traitement médical :

Le traitement de la pancréatite impose une hospitalisation et repose essentiellement sur un jeûne initial associé à des antalgiques, une réhydratation et une surveillance médicale.

Une intervention chirurgicale peut être indiquée en cas de complication (hémorragie, compression des organes adjacents par un faux kyste, drainage d’une infection de faux kyste).

Traitement endoscopique :

Lorsque la cause de la pancréatite aiguë est un calcul biliaire coincé dans le pancréas, il faut procéder, parfois en urgence, à l’ablation de ce calcul par voie endoscopique. Le médecin endoscopiste utilise une caméra sous anesthésie générale en passant par la bouche jusqu’à l’abouchement (papille) du canal pancréatique dans le duodénum. Il va ouvrir la papille pour permettre au calcul d’être éliminé.

Traitement radiologique :

Ponction sous imagerie (scanner) d’une collection infectée (pseudokyste), traitement endovasculaire d’une hémorragie aiguë.

Traitement des causes :

Ce traitement est à adapter à la cause de la pancréatite : Arrêt de l’alcool en cas d’alcoolisme, traitement d’une hypertriglycéridémie, arrêt de l’exposition au médicament responsable de la poussée aiguë sont des traitements médicaux.
Si la cause et un calcul biliaire, une fois la poussée aiguë passée, et si la vésicule est toujours en place, il faudra rapidement procéder à son ablation (cholécystectomie le plus souvent par cœlioscopie) afin d’éviter la survenue d’une nouvelle poussée de pancréatite aiguë. Un calcul résiduel de la voie biliaire peut éventuellement être ôté dans le même temps.
En cas de pancréatite d’origine tumorale, un traitement spécifique devra être institué qui pourra associer une chirurgie, un geste endoscopique, une radiothérapie et/ou une chimiothérapie. En cas de tumeur cancéreuse, ce traitement sera discuté et décidé en réunion multidisciplinaire de cancérologie digestive.

Contact

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