Cancer pancreas
Le pancréas peut être le siège de tumeurs bénignes ou malignes dont les traitements peuvent nécessiter une prise en charge médicale et/ou chirurgicale
Toutes les tumeurs du pancréas ne sont pas des cancers
Parmi les tumeurs bénignes on peut citer :
- Le pseudo-kyste pancréatique souvent secondaire à une pancréatite nécrosante. Il ne nécessite, le plus souvent, aucun traitement sauf en cas de symptômes.
- Le cystadénome séreux ne nécessite le plus souvent aucun traitement
- Le cystadénome mucineux pouvant dégénérer nécessite une exérèse chirurgicale
- Les TIPMP (tumeur intra canalaire papillaire et mucineuse du pancréas).
- Le risque de la TIPMP est la transformation en cancer. Il est plus important lorsque les lésions sont localisées sur le canal principal du pancréas ou si elles sont de tailles supérieures à 3cm. Dans ce cas une exérèse chirurgicale est recommandée. Les lésions des canaux secondaires de petite taille peuvent être surveillées, et ne sont opérées qu’en cas d’évolution.
Parmi les tumeurs malignes on retrouve :
- L’adénocarcinome pancréatique qui représente 90 % des cancers du pancréas diagnostiqués. Il se développe à partir des cellules exocrines du pancréas qui permettent la sécrétion des enzymes de la digestion.
- Les tumeurs neuroendocrines qui représentent 2 à 3 % des tumeurs du pancréas. Elles se développent à partir des cellules endocrines du pancréas, qui produisent des hormones
le cystadénocarcinome qui représente 1 à 2 % des cancers du pancréas.
Physiopathologie
Facteurs de risques
Pour le cancer du pancréas, il existe trois facteurs de risque identifiés :
- Tabac
- Obésité
- Prédispositions génétiques
Symptômes
Ils dépendent de la localisation de la tumeur et peuvent n’apparaitre que très tardivement.
- Douleurs,
- Ictère (jaunisse)
- Altération de l’état général (fatigue, perte de poids…)
Diagnostic et bilan d’extension
De nombreux examens complémentaires seront nécessaires à l’élaboration du diagnostic et à la stadification de la maladie pour décider de la stratégie thérapeutique.
- Échographie abdominale
- Scanner thoraco abdomino pelvien
- IRM
- Echoendoscopie avec biopsie
Traitements
Le choix des traitements est adapté à chaque situation.
Lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), plusieurs médecins de spécialités différentes (gastro-entérologue, chirurgien, cancérologue, etc.) se réunissent pour discuter des meilleurs traitements possibles
Plusieurs stratégies de traitement peuvent être proposées selon le stade de la maladie :
- Une intervention chirurgicale d’emblée qui sera différente en fonction de la localisation de la tumeur (DPC, SPG…),
- Une chimiothérapie avant chirurgie,
- Une chimiothérapie seule,
- Une radiothérapie +/- associée à une chimiothérapie,
- Un drainage biliaire (endoprothèse) par voie endoscopique ou radiologique en cas d’ictère (jaunisse).
- Une dérivation chirurgicale biliaire ou biliaire et digestive (double dérivation).
La duodénopancréatectomie céphalique (DPC)
Principe
L’intervention se déroule sous anesthésie générale et le plus souvent par laparotomie (une grande cicatrice). Elle dure plusieurs heures.
Elle a pour but de retirer la tête du pancréas (partie droite). Or cette partie est anatomiquement indissociable de structures qui le traversent comme la voie biliaire, ou de structures qui l’entourent comme certaines parties du tubes digestifs. Il s’agit donc d’une intervention complexe qui va retirer plusieurs organes et nécessiter une reconstruction anatomique
Le premier temps de l’intervention va consister en une exploration soigneuse à la recherche de signes qui rendraient cette lourde intervention inutile.
Le second temps consiste en la section et l’exérèse du :
- Bas de l’estomac et du duodénum (début de l’intestin grêle),
- Bas cholédoque et de la vésicule biliaire,
- Tête du pancréas.
Le troisième temps sera la reconstruction avec la réalisation d’anastomoses (coutures) entre :
- Le pancréas restant et l’intestin grêle pour qu’il puisse y déverser les enzymes pancréatiques,
- Le cholédoque et l’intestin grêle pour qu’il puisse y déverser la bile,
- L’estomac et l’intestin grêle pour que les aliments puissent circuler.
Des drains et une sonde gastrique et urinaire sont mis en place.
Risques opératoires (liste non exhaustive)
Les principales complications sont :
- La fistule pancréatique (écoulement de liquide pancréatique dans l’abdomen pouvant entrainer une infection ou une hémorragie),
- L’hémorragie
- L’infection
- La fistule biliaire ou digestive (écoulement de bile ou de liquide digestif dans l’abdomen)
- La phlébite ou l’embolie pulmonaire
- Le diabète par défaut de production d’insuline
- La diarrhée par défaut de production d’enzymes pancréatiques.
Le taux de complications est estimé à 40 % environ, et le risque de décès à 5% environ.
Suites opératoires
Une surveillance rapprochée en unité de surveillance continu pendant plusieurs jours est nécessaire.
La durée globale de l’hospitalisation varie de 7 à 21 jours environ.